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mon enfan, ma s’Er,
son’J a la douc’Er
d’alé la ba vivr ‘ en100bl’ !
èmé a loaziiiirrrrr !
èmé É mouriiirrrr
Ø pèï ki te re100bl’ :
lê solè’ye mou’yé
2 cê 6’L brou’yé
pr mon S’pri on lê charm’
6 missT’ry’E
2 tê trèt’ z’yE,
br’yan a trav’R l’Er larm’.
la, tou n’es k’ordr’ É bô’T,
lux, kalm’ É volupT’.
|
dê m’Ebl’ l’8zan,
poli par lê z’an,
D’korerè notr’ chambr’ ;
lê plu rar’ fl’Er
Mèlan l’Er od’Er
Ø vagu’ 100t’Er 2 l’ambr’,
lê rich plafon,
lê miroar profon
la slend’Er oriental’,
tou I parlerè
a l’am’ en sekrÉ
sa douss langu’ natal’.
la, tou n’es k’ordr’ É bôT’,
lux, kalm’ É volupT’.
voa sur cê K’nð
dormir cê vèçð
don l’um’Er es vagabon’2 ;
cê pr asouvir
ton mo’1dr’ D’ziiir
k’il v’¥ du bou du mon’2.
- lê solè’ye kouchan
revèt’ lê cham,
lê K’nð, la vil’ enti’R,
d’yac’1te É l’or ;
le mon’2 s’100dor
ds 1 chØ’2 lumi’R.
la, tou n’es k’ordr’ É bôT’,
lux, kalm’ É volupT’.
charl' bØ'2l'R (1821 - 1867)
Traduction PMS de Phil Marso © Megacom-ik 2005
L'invitation au voyage |
Mon enfant, ma sœur ,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir !
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtes yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leur odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et l’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire (1821 – 1867 )
L'invitation au voyage est extrait du livre « Les Fleurs du Mal » Editions Gallimard